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Cette semaine, direction Châteauroux, dans l’Indre. C’est là-bas, au cœur du Centre national de tir sportif, que se sont déroulées les épreuves olympiques, notamment celles de « skeet ». De quoi s’agit-il ? Le skeet est un sport de « tir aux plateaux » consistant à viser, à l’aide d’un fusil chargé de cartouches pleines de grenaille de plomb, des plateaux d’argile de 11 centimètres de diamètre lancés par des machines situées à 40 mètres des athlètes. Ici, la Britannique Amber Jo Rutter (à gauche), médaille d’argent, et l’Américaine Austen Jewell Smith, médaille de bronze.
Venons-en à l’essentiel. Amber Jo Rutter porte à l’épaule un fusil de chasse, mais pas n’importe lequel. Les spécialistes auront reconnu le légendaire DT11, de la maison italienne Beretta, fondée en 1526. Adopté pour sa fiabilité et sa précision par de très nombreux chasseurs, ce modèle dit « superposé » (les canons sont l’un par-dessus l’autre) se décline ici dans une version sportive en carbone. A Paris, sur les douze médailles en jeu dans les épreuves de skeet, onze ont été remportées par des tireurs équipés d’un fusil Beretta, le DT11 dans la plupart des cas.
Sur son nez, Amber Jo Rutter porte une paire de lunettes spécialement conçue pour la pratique du tir. Ces verres rouges, ou plutôt « vermillon », sont régulièrement plébiscités car ils offrent une très bonne vision 3D et bloquent les lumières bleues, réduisant ainsi la fatigue oculaire. Sur fond vert, ils renforcent le contraste et améliorent la vision des cibles rouges ou orange, comme les plateaux en argile utilisés en skeet. Notons cependant que par mauvais temps les verres de couleur jaune sont plus performants pour lutter contre le manque de visibilité.
Sur ses épaules, Amber Jo Rutter arbore un gilet de tir noir. Orné de l’acronyme de la Fédération internationale de tir sportif, l’ISSF, ce vêtement remplit plusieurs fonctions. Ses deux larges poches frontales permettent de ranger une grande quantité de munitions. Ses renforts en cuir aux épaules, eux, contribuent au confort au moment du tir, aidant notamment à réduire le mouvement de recul. On notera aussi que ses bandes de tissus peuvent être personnalisées et assorties, par exemple, à une manucure… Car la pratique du skeet n’exclut pas le raffinement.
Notons enfin que les tireuses ne portent pas de montre. Cette absence est d’autant plus notable que Austen Jewell Smith présente une imposante marque de bronzage au poignet gauche, indiquant qu’elle a retiré son bijou habituel. Pour quelle raison ? Sans doute parce que le débat fait rage pour savoir si les vibrations générées par les coups de fusil endommagent à long terme le mouvement d’une montre mécanique. Les plus insouciants répondent que non. Les autres retirent leur accessoire ou choisissent une version à quartz, nettement moins fragile.
Marc Beaugé (Magazine)
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